l'immédiate

journal d'O.

 

 

le soir robe noire pashmina Salomé et du vin (rouge), je demande à un ami de M ce qu'il fait ces temps-ci, il me répond : je t'aime - je dis ah bon, je lui sers un gin-tonic - K fourre la tête dans les plantes vertes en hoquetant de rire - je prends une cigarette, ça faisait des années, je sombre de désir pour le jeune homme japonais quand il étend son briquet, que son oeil ne cille pas, et qu'entier dans son geste il allonge toute la pièce en boulevard sous ma peau - Omotesando petit matin sous les arbres printemps - très clairement un bandoneón, très clairement la pluie douce, combien de vies cachées dans combien de chansons ? - la petite amie janvier de M est une fille étroite, osseuse, le genre de fille qui me déteste de seulement entrer dans la même pièce qu'elle - dieu merci elle est étrangère, et nous y gagnons en patience toutes les deux - la louve dit M très tranquillement pour me présenter à ses frères, et la louve fait son tour, la louve fait son terrible petit tour en chasse ouverte de chair et de pulsions profondes - la louve prend un plaisir indécent à livrer des batailles sublimes qu'elle ne consommera pas - et toi, mon silencieux, mon beau mystère aux yeux fendus, quand tu m'amènes à toi très assurément du plat de ta main mate je cherche la caresse comme une vierge éperdue ou un très jeune animal.

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vendredi 6 janvier 2006