l'immédiate
journal d'O.

 
 

la seule façon d'être dans la langue c'est d'y être dans la peau avec toi

la ville le long des lumières vives la foule froide et serrée des boulevards le connu oublié et qui ne m'étonne plus - Paris, c'est insensé, je me perds tout le temps - étoffe rouge peau de blonde, pour le style tu m'attends à l'arrêt Casanova - oh mon coeur mon coeur tout entier - tu as remarqué que tous les types à Paris portent la même écharpe ? - déambulations tranquilles à ton bras tout prend sens à commencer par moi-même, un ou deux endroits encore dans le quartier de l'Opéra survivent en bulles, bonbonnières proustiennes, passages miraculeux du tout possible - j'aime Paris approximativement 10 minutes par jour, un peu plus quand il pleut ou bien qu'il fait très sombre - tiens, je suis ivre - dans les restaurants bondés les très jeunes japonaises ont des voix d'animaux toutes gonflées à l'hélium - assises pour prendre le dessert entre les mains de soie de la Dame à la Licorne et la réincarnation d'une sorte de jeune trouvère aux allures de velours, chaque lieu pourtant si on le veut est à nous et à nous seules - comme tout est simple avec toi - la langue plie toujours entre nous, languidement, la langue nourrie de nos secrets, de notre enfance dangereuse et douces caresses, te parler ça n'est plus seulement émettre ça n'est plus seulement cette absurdité rafistolée du possible, c'est avant tout et puis à chaque instant - t'aimer - t'aimer tellement - te retrouver.

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vendredi 13 janvier 2006