l'immédiate
journal d'O.

 

 

et sous la grande pluie battante, les épaules nues, folle de toi et de joie et de beauté impure - les larmes aux yeux qu'est-ce que ça peut faire - les larmes aux yeux de corps serein et de corps déchiré - H s'exclame : mais quand seras-tu donc exclusive ? - je ne sais pas être exclusive je ne sais pas être jalouse je ne sais pas l'appartenance je ne sais même pas la tolérer, puisque moi-même jamais le territoire conquis de personne, puisque ma peau toujours perméable et vivante emportée pour un rien - tout va bien ? demande L, tout va très bien je jette mes livres et mes robes dans ma valise, je ne peux pas, je n'ai pas le droit d'exiger que tu érodes un tant soit plus à ma peau cette liberté farouche, cette désinvolture que j'aime tant en toi et qui me façonne pareillement.

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jeudi 22 juin 2006