l'immédiate
journal d'O.

 

oh ces arbres argentés toujours dans l'allure des trains vers le Sud - (revenant de Cavalaire baignée dans la lumière extrardinaire qu'exhalaient les colzas je tombais et retombais de joie) - et comme encore cet air étonnamment liquide, la masse physique des vignes, jusqu'à la forme emportée des montagnes... dans les gares brûlées de lumière les vieux trains de marchandises, rouillés, fermés, et que plus personne n'emmène - souviens-toi, à Nîmes, de la barre violente des cités, quand les enfants jouent encore dans les carcasses noires et rouges des voitures, sous le soleil immense, et les grues des chantiers du centre les regardent.

(en face de moi dans le train le jeune homme marocain beau à crever s'est endormi sur l'épaule de son petit frère et j'ai tout le loisir indécent de le regarder rêver - à ma droite une furieuse lit le Magnificat, je riposte avec le Vagit-prop d'Annie Le Brun en digne collision)

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lundi 27 juin 2006