l'immédiate
la longue, la douce descente dans l'air liquide d'orage et d'oscillements - comme j'aime la nuit, et l'autoroute, jetée hors de la voiture sur des aires silencieuses les grandes étoiles délirent, tout m'éprouve, incessamment - au bord des lilas éparpillés je retrouve ma maison en refuge, au flanc rugueux de la montagne roulant mon dos dans l'herbe gelée, ou tous volets fermés plongée au fond du lit avec ma petite soeur pour lire Tintin et l'étoile mystérieuse, cette joie sans faille rires futiles bataille de coussins dans les chambres tièdes de pluie - personne ne te connaît me dit-elle quand dans l'aube j'entreprends de planter un rosier ancien, jean élimé aux fesses marqué de boue les bottes en plastique de mon père ma letterjacket américaine capuche repliée les mains nues et glacées de bonheur - personne et pas moi-même, quand j'erre infiniment dans l'espace de mes heurts - déchirée de ton corps je peux pas dormir seule je peux pas c'est comme ça - tes yeux coupants, ta peau puissante - dans la baignoire la tête sous l'eau yeux grands ouverts je dis je t'aime je t'aime follement je t'aime comme si rarement et tu n'en sauras jamais rien. avant - après
lundi 15 mai 2006 |