l'immédiate
journal d'O.

Carlos Pertuis, 1955
Museu de Imagens do Inconsciente

le choc fou il y a un an en découvrant par hasard les galeries virtuelles du Musée des Images de l'Inconscient de Rio de Janeiro - art brut, comme on dit - art nécessaire et vital issu des travaux des hommes et des femmes accueillis dans le secteur de thérapie occupationnelle de l'hôpital psychiatrique Eugenho de Dentro dans les années 50, quand on n'a pas le choix, quand tout s'effrite en soi qu'est-ce qui vient dans les mains, qu'est-ce qui surgit ? - naviguant avec H dans l'exposition complètement vide qu'accueille la Halle Saint Pierre pour quelques jours encore, cet étrange sentiment de toucher au sensible, au violent, à l'envoûtant mystère - commes elles m'effraient et puis comme elles m'apaisent, les femmes-fleurs d'Adelina Gomes, femmes fermées dans l'étoffe veloutée des pétales délicieux, sculptures qui hurlent en silence et visages aux paupières closes comme cousues de main sûre, les déchirures de lumière d'Emygdio de Barros, fissures du mur conscient, tout me brûle et me nourrit, jusqu'à la moindre esquisse - puissante, car sans apprêt - je navigue, je dérive - dans la ville furieuse dans le bruit des métros je porte en moi le corps cassé en deux des femmes de Carlos Pertuis, longtemps.

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vendredi 3 mars 2006