l'immédiate
journal d'O.

 

 

soirée chez R. beaucoup de vin et de shochû.
tu as de si grands yeux
me dit Maki-chan (c'est pour mieux te manger mon enfant)
le scintillement de la tour Eiffel se reflète dans le carreau et dans ses boucles d'oreille
je pense : est-ce que David boit toujours son verre d'un seul trait pour croquer longuement,
très longuement les glaçons ?
petit con

j'oublie ta voix, jamais ton accent

et la nuit coule
la ville, je ne la vois plus
on me confie une sorte de catalogue des propos tenus à mon sujet
how exciting

David dans les grandes pluies, j'aurais pu être plus douce
plus attentive
tu parles

une cabine téléphonique au bord du Pacifique
plantée tout au bord de la falaise
- la vie est un film -
au soleil je languissais comme un bel animal
le soir il pleuvait d'infimes gouttelettes d'eau chaude sur les forêts
il y avait une petite télévision des années 60 dans la chambre
A mettait les vieilles cassettes des Clash à fond
quand je descendais la Jeep si vite dans les chemins

je te voulais tellement
tellement tes mains immenses

j'ai eu peur

 

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dimanche 5 mars 2006