intenables les jeunes filles, furieuses et en colère de la bêtise admise des "rencontres littéraires portugaises" - la conférence est si décevante que je propose à H de lire mon journal papier, puisque comme le dit le bon camarade Wilde, il faut toujours être sûr d'avoir quelque chose de sensationnel à lire sur soi (hum hum), et puis assises en vrac au pied du premier rang, riant indécemment et posant les questions que personne ne veut entendre - il manquera toujours quelques Saint Jacques Vaché pour tirer des coups de feu en l'air dans les entrepôts de connaissance bourgeoise. le cocktail nous amuse, avec ses vieux beaux coincés dans leurs mots de plus de trois syllabes, et l'on file entre les portes prendre l'air et le bruit d'un concert électro qui hérisse toute la foule, au bar les types inquiets que mon mal de gorge se transforme en aphonie me donnent des conseils diététiques (propolis + tisane de guimauve trois fois par jour, en cure), je me rince rhum-coco, je me nourris avant toute chose de l'énergie extraordinaire, pleine d'images et d'animaux marins, qui circule dans la salle, et dans la ville encore, et réunis enfin dans notre petite cuisine verte à vider des bouteilles avec l'extraordinaire Patrick qui nous lit Pessoa tel qu'il l'a porté au français, qui rit et qui ravive de pétrifiants poètes haïtiens ou hongrois - la poésie toujours cette urgence, cette irruption, cette increvable folie de se jeter dans la langue. avant -
après vendredi 10 novembre 2006 |