l'immédiate
le matin quand la nuit même me semble n'avoir été qu'un rêve, les pelouses vertes, immenses, liquides, les pelouses qui se creusent quand tu traverses, tranquille, toute la marge de mon oeil sans jamais me toucher. tu ne réponds pas à mes questions, tu négliges mes acquis, tu t'emportes sur ce que je représente et je le sais aussi, nous jouons des jeux de surface, des joutes pour se connaître, nous évitons la nuit et les espaces fermés, le ciel blindé d'étoiles nous angoisse pareillement pourtant dans la petite pièce aux néons fades, ivres légèrement de fatigue et d'un anniversaire, quand tu parcours pour moi des feuilles dont je n'ai pas besoin tu es trop près et tu le sens, tu ne me ménages pas. j'avoue : c'est ton intransigeance même qui me touche, et cet air sans attente aucune de la vie que tu traînes partout avec toi, c'est ta beauté inattendue, tout le contraire de tout ce que j'ai toujours cherché et pourtant le même noyau, ton exigence au monde, c'est que jamais tu ne me traites comme une fille uniquement, et je ne demande rien de tout cela - j'absorbe, j’admets, je vis ma joie.
mercredi 11 avril 2007
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