l'immédiate
journal d'O.


dans le métro bondé, corps diffus, corps mélangés, segments de peaux et d'humeurs que la vitesse recolle contre gré à chaque départ du train ; soudain, une chose chaude et douce se débat dans mes bras : sable et blanc, avec des yeux minuscules, d'aussi minuscules griffes qui raillent le vide et ma peau, très doucement. le type sourit pour s'excuser, je ramène le chaton jusque dans ses mains en coupe, c'est une chose anodine et pourtant sans égale que son visage penché sur l'animal, une tendresse trouvée, un morceau de silence, un suspend dans la pluie et l'horreur de soi-même que me renvoie la ville trop rapide et qui heurte, c'est le moment où je chuchote tout bas: merci, et je quitte le métro pour rentrer sous la pluie, à pied, respirant l'air puissant des grands arbres et rêvant au départ.

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mercredi 11 juillet 2007