l'immédiate
journal d'O.


quand je suis au bord, tout au bord, quand j'annule à l'heure même du film ou du dîner, quand je craque dans ma peau de baudruche trop entière et trop pleine, corset tenu dans une chair morbide, immobile, la mienne pourtant et que je ne connais pas, cela même qui me fait au monde et ne m'appartient pas, quand je ne peux pas, vraiment pas, je dis : je ne me supporte pas - il dit : je te supporte très bien ! et : la nuit, l'allure, tes bras serrés dans mon dos ou ma taille, pour marcher de front dans la foule elle n'existe qu'en rêve, qu'en forme d'accompagnement, un décor de carton pour des jeux de hasard, la ville entière un suspends à nos bouches, oh quand je suis au bord, tout au bord de moi-même et prête à m'échapper tu ne dis rien, tu es là, tu m'aimes si bien dans ma peau folle.

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jeudi 12 juillet 2007