l'immédiate
journal d'O.
dans
l'aube
et le clignotement des réverbères, quand il
dort et que très heureuse,
désirante, déchirée je le regarde et je voudrais
partir. je ne connais pas cette ville qui s'appelle Paris ou autre
chose, je ne vais pas
plus profond dans ma peau que dans la sienne, la sienne
et les autres cette angoisse folle parce que je ne connais
rien d'autre que la surface du monde, et je vais m'effacer de tant
de chairs
glissées
je vais jusqu'à la finesse
du
temps qui
m'évacue
sans
un signe
///
hors
de toi le choc, la légère peur du monde
la pluie
à nouveau
définie mes cheveux sont noirs, très noirs, je bois du thé
dans des coussins rouges et les mots je ne les entends pas (ceux-là
mêmes
qui
sortent
de ma bouche)
je voudrais dormir juste un peu
Cécile sur les quais et puis Vincent, ce qu'ils m'apportent immédiatement
V dit : et ta longue bête blanche ?
j'ai écrit le texte oui je l'ai écrit pour Cécile
et ses beaux yeux de Dora Maar mais le texte est sans goût, sans
odeur, c'est un texte, je ne peux plus
V aux yeux bleus et vrais, seulement assis à mon côté il
me rassure
ma peau fondue à la nuit avec l'air de nager
il dit : tu as la peau d'une femme amoureuse
quelle
absurdité
dans l'aube avec le goût qui revenait comme la vague de se tuer,
c'est très simple
plus tard : "de toute façon la lettre L est déjà prise"
la rue,
je traîne quand j'entends dans mes pas le rire des Australiens
je traîne, je voudrais plus, encore, très vite, tout le poids de tes
os dans les miens et cette joie simple d'être à toi
la rue, la ville, tu existes ailleurs, c'est très bien, V serre
mes deux mains comme des secrets scellés : ça ira
j'avais
les yeux très flous au
sortir du restaurant j'ai dit c'est cette pluie insensée
- je
me déteste quand je suis en demande.
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mardi
6 mars 2007
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