l'immédiate l'Italienne parle comme Patricio, avec le corps aussi, je pense : c'était dans ces jours-là de désespoir terrible qu'il ouvrait grand les bras et que je m'effondrais, en douceur, en douceur toute redevenue, pour sortir à nouveau dans la rue brûlante et affamée. c'était dans ces jours-là, exactement, la date de son anniversaire et du moment de ma folie. alors la belle Italienne, des vieux tangos souffleteux, "se puede morir de presencia" comme il a souligné au feutre dans le journal d'Alejandra Pizarnik qu'il m'a donné et ce manque, ce manque fou : souvent, insoutenable. il me manque comme une fille, comme la peau lustrée de L, leur même épice au cou, aux lèvres, à la racine des cheveux, la nuit et le soleil ensemble. je relis Alejandra : "Quiero escribir como una muchacha se desnuda y corre al lecho de su amante". je relis encore : "Llega a un lugar en donde empezará otro avance y otra llegada". la nuit est tombée d'un coup, et la pluie. quand j'ai entendu frapper à la porte j'ai marché lentement, très lentement, et puis quelle importance l'eyeliner délavé comme la trace d'un cauchemar ? je savais bien que c'était lui. lundi 26 novembre 2007 |
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