l'immédiate
journal d'O.

 

je refuse d'être abattue pour un coeur un peu faible et tellement trop d'orgueil. cette attente de l'amour, ce sale désir parfait d'un énième roman russe à vivre dans les poumons, comme la nuit qui se gonfle d'une tristesse évidente, il faut pourtant que cela cesse. être entière et être libre, il n'y a pas à choisir. être femme et sans culpabilité. être vivante, légitime, porter mon exigence de la vie sans me porter atteinte. ravaler tout l'orgueil, tâcher d'avoir confiance. ne rien attendre de l'autre pour me construire dans mes choix, laisser l'espace de l'accueillir. viser à l'adéquat, pas à l'inaccessible. la nuit est pleine de bateaux fous dont il faut suivre le sillage. pour rire et puis de l'avoir trop aimé je disais que j'allais faire un procès posthume à André Breton - lui qui aimait tellement règler ses comptes littéraires - et véritablement, peut être que ne viendra pas tout ce qui aura été désiré, mais peut être aussi que j'aurais le courage de provoquer le reste. à quoi servent ces carcans de peur, ces saccades de détresse et le flirt de se tuer ? je me déteste d'avancer louvoyante dans des fêtes ou tes bras pour le seul goût de plaire. je ne peux plus tenir toute seule, les yeux très maquillés et prétendant n'avoir besoin de rien et surtout de personne. je ne peux plus me permettre de sombrer dans des trous où moi seule encore je me retiens, tout au bord. Niko a dit : je te retrouve et moi aussi et avec lui je me suis retrouvée : riant, virevoltant, acceptant son appui, parlant des choses que j'aime, qui m'inondent tout entière, et mi-colère du monde mi-folle de joie d'un détail de beauté ou de confiance retrouvée, enfin légère.

avant - après
index
- journal
ego
- archives -
email
Ophélia © 1999-2008

samedi 27 octobre 2007