l'immédiate
rien ne bouge ou ne songe à bouger. la lumière crue me heurte, la foule toute vouée à sa disparition de ma rétine même et mon corps trop corps mon corps trop en prise au réel. donner tout son visage aux yeux de l'inconnu est toujours une épreuve, soi-même passée au crible. Cécile parle du masque blanc quand elle entre sur scène et je pense au cauchemar, poitrine pressée, je pense aux grands yeux immobiles du garçon italien dans un train vers Turin et tout le long d'un long sommeil quand affleurant à conscience, par sursaut, par mouvement, j'ouvrais les yeux pour trouver ses yeux braqués spotlights sur moi. peut être, je ne veux pas être l'image pour l'autre. peut être, quand l'ami de M m'attire au trou noir de ses yeux je pense : j'ai peur, si peur, mais il n'en verra rien, et je me renverse un peu aussi, par provocation. c'est trop violent, trop dense encore de n'être pour l'autre qu'une chair mise à nue pour un détail de désir, c'est trop fort et trop loin, soi et l'autre, c'est trop dur, insensé, sans issue.
avant -
après mercredi 12 septembre 2007 |