l'immédiate
journal d'O.

 

 

Paris. je marche dans les rues d'une ville dont je ne demande plus ni magie ni repères, je prends ce qui advient, j'écarte, je ressaisis, je me souviens de rêves perdus et qui vont au langage comme des morceaux de bois flottés. République, le ciel était gris clair, c'était comme un îlot tendre ce grand morceau de place avec les hommes au visage vide qui dorment sur les bancs et le flot des voitures en courant sous-marin, c'était le jour fade aux mains tremblantes, déjà, et L si belle touchait ma joue absolument. toujours cette chose étonnante : nous sommes là et ensemble. un souffle silencieux passe sur la cime des toits. l'air épais ralentit jusqu'aux battement de mon coeur. nous marchons encore, plus loin, sans attente, nous marchons de front, les rues sentent l'urine, la sueur, le plastique brûlé, les rues sentent la boulangerie et la fraîcheur des parcs, la nuit qui tombe sur une pluie infime. elle dit : tu es tellement extrême, je dis : je suis tellement au bord, souvent je tombe et alors même rien ne se passe, je suis tombée déjà peut être et je n'en devine rien.

 

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 jeudi 13 septembre 2007