l'immédiate
journal d'O.

 

de fait : tombée d'un coup dans la lumière. /// tes mains, ta bouche, je souris et plus tard, dans le métro, la rue, l'espace nu d'une pièce indistincte, je m'effondre. j'ai peur que tu m'abîmes, je sens que je vais ployer, je ne peux pas tenir bon, je ne peux pas si tu ne me tiens pas juste un peu avec toi. oui la nuit me va, la foule, l'alcool, ma poitrine palpitante dans un tissu serré, je suivrai mon désir qui erre et qui avance, à tâtons, je suivrai jusqu'au bout ce chemin de misère et de splendeur aussi, parce que c'est la rivière en moi qui va dans l'inconnu. tout me blesse, tout m'inquiète, tout me heurte de peur d'être trop proche de lui et pas assez reconnue, seule toujours dans le carcan de ma peau, abandonnée encore et puis brûlant d'être sa joie, sa fierté, sa jouissance - pourtant n'être rien. je ne peux plus endiguer la peur et le dégoût, je voudrais le suspends, l'illusion, l'oubli ou l'effacement, je ne sais pas si je peux tous les jours jusqu'à la fin des jours affronter la lente dislocation de soi, la pauvreté des coeurs, la pauvreté des liens, la dégradation de ce qui hier encore était une beauté et acquise devient fade, je ne sais pas, je n'y arrive pas, je ne veux pas attendre quoi que ce soit de toi il ne faut pas que j'attende quoi que ce soit de toi comme je vais me détruire d'attendre quoi que ce soit de toi - alors partir, tout rompre, faire semblant, quelles issues ? je ne peux plus tenir seule dans cette chair de mystère.

 

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15 septembre 2007