l'immédiate
journal d'O. à Lisbonne

 

l'arbre noir de la praça do principe real, l'arbre dont le tronc est un homme et une femme : enchevêtrement physique des branches et des racines, à se chercher au-delà et au-dedans de soi - l'arbre splendide dont le corps est un coeur, le coeur même de la ville peut être ou bien est-ce cette longue promenade dans la pente des rues sombres et qui sentent la fumée froide, la graisse frite, les corps simples et qui errent dans le bairro alto, les quais peut être, baraques ouvertes pour manger un morceau de poisson dans un cornet de papier, très chaud, ou bien faudra-t-il rêver encore, du haut d'un cinq étoiles sur une terrasse déserte où la grande nuit s'aimante, accoudée à la balustrade comme au flanc d'un bateau, toute entière ouverte vers l'appel du lointain ?


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samedi 9 février 2008