l'immédiate cette
façon de se dire aurevoir, maladroitement et qui appelle la
mer.
je frotte mes yeux trop pleins et fatigués. vous mettez dans
mes
poches votre douceur immense et des graines d'eucalyptus que vous avez
ramassées, le matin même, dans un jardin de vos
secrets.
après ça je pars très vite le long de
la mer,
c'est à dire que je suis le fleuve splendide
jusqu'à sa
bouche, l'attendrissement de sa lèvre même,
anfractuosité ouverte
de la plage où viennent maintenant les grandes vagues, un
port
un peu
gardé, Estoril et Cascais. c'est le soleil entier. c'est
être debout dans sa peau comme au pont d'un bateau. c'est P
aussi, avec sa planche de
surf et ses
cravates italiennes, ses fragments inédits de Fernando
Pessoa.
on nous apporte des
poissons que nous mangeons dehors, avec de l'huile et du gros sel, des
olives, du fromage de brebis et un petit vin âpre qui
tournoie
dans la tête. on marche le long de la baie, de temps
à
autre la vague s'amuse jusqu'à nos bras, les jardins sont
pleins
d'adultes et d'enfants
qui jouent au sacro-saint futeball.
la légèreté ? c'est la mer qui
m'emmène encore bien plus loin que moi-même.
dimanche 10 février 2008
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