l'immédiate
journal d'O. à Lisbonne

 


cette idée en surplomb du fleuve, le long large et brillant bras d'eau aux paquebots de haute mer, rails des trains éraflés dans la paume de la main, la beauté des bascules et des grandes grues navales brûlantes dans le soleil, cette idée de misère, insidieuse, inutile : je dois pourtant porter cette sale solitude des coeurs, des corps, cancer des latitudes, tropique du désespoir, la boussole est cassée et j'avance à l'aveugle. je vous disais : je voudrais être seule mais plus jamais, ne pas être seule mais tout à fait autonome, je voudrais... tout ensemble la passion et puis la légèreté. vous disiez : il vous faut un homme extraordinaire.     - ou pas. il me faut un boxeur, un docker, un diseur de bonne aventure ou une fille aux yeux gris, un animal fantastique qui me morde dans l'épaule, à la vérité il ne me faut rien     - j'avance lentement, sûrement, slow motion dans le vide, et si cet amour fou que je porte comme un noyau puissant si cet amour terrible aujourd'hui sans va loin devant il n'en est pas perdu : il s'en va pour le Tage.


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jeudi 14 février 2008