lundi 8 avril 2002
la vie me colle au corps. d'une façon folle. j'ai l'impression de traîner ça avec moi partout, tout le temps, douloureusement, dans l'opacité des choses et du monde. la vie me colle au corps, je veux dire, hier encore sur les autoroutes blanchies de neige et de soleil, l'emportement en avant vers les plaines, les montagnes, le ciel étal et puis ses bras, quand il me couche le soir dans son lit toute endolorie et comme revenue à l'enfance, il arrange mes cheveux autour de l'oreiller et puis il se couche contre moi. j'écris ces mots le matin, quand il est parti. j'écris. on veut de l'intime, on va avoir de l'intime. il y a la douleur immense d'un autre corps encore, et puis il y a ce sentiment nouveau, ce sentiment fou quand la vie remonte en soi à chaque geste, chaque pas, la liberté, l'engloutissement terrible dans son propre corps. je sais ce que je veux. je veux aller tout au bout. rien ne me fait peur d'autre que de ne pas aller tout au bout. tout à l'heure quand il reviendra, je me donnerai encore.
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