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mercredi 19 décembre 2001 les filles du 6ème arrondissement ont toujours de jolies jambes
L vient de partir. drôles, ses dernières révélations sur son
couple avec T. "besoin de ça jusqu'au concours, tu comprends". bien sûr que je
comprends. bien sûr que je le sais depuis longtemps. mais quand même... ses amis
khâgneux circulent partout. je devrais peut être dire "nos" amis khâgneux
mais il y a vraiment des moments où ces gens là me sont complètement étrangers. quel
snob je fais. il y a une fille dont les parents sont tous les deux psychanalystes. elle
est plutôt jolie, plutôt intelligente, à un moment dans notre discussion elle me dit
avec une emphase superbe, ah ça c'est une vraie question, je ne peux donc pas y
répondre.
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plus tard, le défilé continue. une autre fille de
sa classe passe prendre le thé. elle est très élégante tout en noir, avec ses yeux
maquillés et son petit panier de pâtisseries de chez gérard mulot. elle parle de son
foyer de bonnes soeurs, de nietzsche et kierkegaard, du journal du séducteur. et
puis, d'un seul coup, de but en blanc, elle m'explique qu'elle sort depuis peu avec un
type de Centrale, qu'elle n'est pas sûre de pouvoir lui acheter de cadeau pour noël
parce qu'il est juif ("très juif"), mais que sinon quand même elle comptait
lui acheter un tapis de souris transparent, un truc très pop rempli de spermatozoïdes en
plastique. et un caleçon, dit-elle toujours très sérieusement alors que je fais des
efforts démesurés pour m'absorber toute entière dans la contemplation des petits fours
très mignons de gérard mulot, très mignons vraiment, un petit baba au rhum qui sent
très bon, de jolis petits éclairs luisants de chocolat, des petites tartelettes toutes
mignonnettes roses et jaunes et vertes, oui dit-elle toujours très sérieusement, elle
veut aussi lui acheter un caleçon, un caleçon "rigolo". cela dit, il y a un
problème. elle ne connaît pas sa taille. ils ne sont pas ensemble depuis très
longtemps. je lève le nez de mes adorables pâtisseries : tu n'as qu'as jeter un coup
d'oeil habile en le déshabillant, lui dis-je avec un air de grande manigance, voilà
tout. elle prend un air outré, absolument outré, comme si c'était impossible,
inconcevable, défendu, interdit par la loi. oops. on m'attend, dis-je en me levant
précipitamment, j'avais complètement oublié. j'enfile mon manteau, je descends dans la
rue, j'achète le dvd du mépris et 100g de thé lady grey chez mariage frères. avant - journal - écrire - après
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