mercredi 27 février 2002
nuit noire, l'appel furieux de la grêle sur le toit, je pense à toi. au petit matin j'ai ouvert toutes les fenêtres et puis j'ai pris un bain, j'avais envie d'être à la mer, d'ouvrir les volets sur les vagues, l'air salin, les golfes clairs, alors j'ai mis un vieux jean et un pull marin l'armor luxe avec des bandes blanches sur le bleu foncé des manches et tout le long de la fermeture éclair. j'ai fait le tour du jardin les deux pieds dans les flaques, il pleuvait, le chat bien au chaud derrière la fenêtre me regardait avec dédain, j'ai ramassé des fleurs je les ai coupées lentement avec un sécateur, je les ai ramenées dans la maison. rouges comme des baisers dans le cristal transparent. en quittant le salon, j'avais l'impression de laisser la lumière allumée en partant.
je lis julien gracq, le rivage des syrtes.
je prends un malin plaisir à traîner le livre partout avec
moi, à ouvrir ses pages au coupe-papier dans le bus, dans le bain,
dans mon lit, tout ce qui pourrait énerver l'aristocrate dandy
qui ne se juge éditable que chez corti. X revient, comme une douceur
après une nuit difficile. j'écoute ferré en live
au TLP, avec le temps va tout s'en va, je me souviens que petite,
j'étais terrorisée quand il criait "salope" au
milieu de la chanson. ça me faisait pleurer. j'attends L demain,
je lui fais des gâteaux, j'allume les petites lumières le
long de ma fenêtre. au téléphone
avec mathieu :
- c'était l'anniversaire de victor hugo hier, lui dis-je.
- ah bon et t'étais invitée ?
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