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lundi 14 janvier 2002 botticelli botti chérie
jardins des tuileries. l'ombre noire des arbres, la douceur
cristalline des fontaines, je me sens très fragile, atteinte à chaque instant par les
regards des passants, la dureté du vent. au bout des jardins, les manèges et les
balancelles qui font la roue en silence, les chevaux de bois aux yeux furieux, les stands
de tir, de jeux qui s'animent comme au ralenti, on se croirait dans un mauvais film, une
enfance de barbe à papa et de ballons laissée à l'abandon.
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je suis triste et transparente comme le verre. il
me dit que je ressemble à une peinture de botticelli, il s'exclame que c'est ce qu'il y a
de merveilleux dans la vie, que les filles ressemblent toujours à des peintures, des
visages de madones, des rubens, tu vois, la dame à la toilette du titien, les visages
doux, raphaéliques. je suis triste et transparente comme le verre, j'ai les cheveux plus
clairs dans la lumière, il me dit que je ressemble à une peinture de botticelli, il me
prend la main dans les jardins, et il m'emmène au louvre. seule,
le soir. la botticelli botti chérie fait cuire des pommes avec de la cannelle, elle
écoute souchon, ultra moderne solitude, elle lit baudelaire, foucault, cioran,
elle note dans un carnet un aphorisme tiré des syllogismes de l'amertume : ne
sacrifient à l'ennui que les natures érotiques, déçues d'avance par l'amour.
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