l'immédiate

journal d'O.

vendredi 12 juillet 2002, bis

les gens me parlent. les gens me racontent leurs histoires. on se souvient de l'épisode du jeune homme de l'avion qui me parla pendant sept heures de vol. et du garçon aux yeux trop bleus, et du monsieur libanais à la gare de longueuil, et des gens dans la rue, le type qui m'offre un palmier en pot, le vieux monsieur qui me conseille des livres, l'inconnu de nulle part et puis la vieille betty, et beaucoup d'autres encore. les gens me parlent, je ne sais pas pourquoi, dans toute cette foule mouvante ils marchent et viennent vers moi. souvent je ne leur ressemble pas. souvent je pourrais leur faire peur, n'être pas "du même bord", souvent je pourrais être pressée, fatiguée, lassée de tout et puis n'en avoir rien à faire, ni de leurs histoires ni du reste, la banalité terrifiante de leur vie qui me ramène à la mienne ou bien que sais-je encore, mais voilà, les gens me parlent, pour un rien, sur un rien, et puis j'écoute, et puis j'aime ça, et rien ne me rend plus douce que ça, rien ne me rassure comme ça, les quelques mots échangés dans le noir, la vitesse, la peur de l'inconnu, les quelques mots qui brisent l'habitude, la douleur ou la glace et qui font, simplement, que la magie est là.

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