l'immédiate

journal d'O.

samedi 6 juillet 2002

la fatigue, la fatigue infinie. je dors peu. je mange peu. je bois du thé, du gin, j'écris. je suis odieuse avec D. je suis futile avec X. j'ai envie de pleurer tout le temps. je sais que ça n'est pas grave, je sais que ça arrive souvent. je dis : il y a des jours où l'on devrait s'abstenir d'être vivant, surtout le samedi après-midi à Paris. Paris le samedi est clinquant, bruyant. la faute des soldes, des vacances, des touristes, je ne sais quoi, toujours la faute de la vie n'est-ce pas. je vagabonde. je n'ai pas d'attaches. je me sens seule. j'achète des crèmes au body shop, comme un parfum d'ambre et de musc blanc. je traverse le BHV pour aller prendre un bus, j'achète des livres et des collants presque automatiquement. je suis la ligne verte sur le sol précautionneusement, le bruit mat de mes talons sur le linoleum blanc. dehors la ville me fatigue. le beau temps m'insupporte. je trouve refuge dans la chaleur poisseuse du bus, les yeux noirs d'un garçon qui me regarde doucement. il a la bouche rouge sang. mon coeur chavire à chaque tournant.

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