breathing under water...

(le journal d'ophélia)

jeudi 20 juin 2002

l'immédiate, c'est la jeune fille en moi qui n'appartient qu'à son corps. c'est le corps qui la tue, à petit feu. c'est le corps qui l'emmène, en avant dans la vie, l'inconnu de la sensation, le toucher froid de la rampe d'escalier quand je descends dans la rue, la claque sourde de la pluie et puis le vent aussi, l'air frais qui roule dans la poitrine, respirer, respirer encore, que les couleurs se brouillent, que l'on se jette encore à la limite du réel, du rêve et du trop-vivre, la foule folle qui m'emporte, il faut noyer toujours ce besoin monstrueux et perpétuel du corps, l'effacer dans l'autre pour l'apaiser enfin, danser tête renversée jusqu'à perdre le corps dans l'ivresse, la vitesse, la jouissance effrénée, je dis : qu'on m'apporte sur un plateau la tête tranchée de la réalité.

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