breathing under water...

(le journal d'ophélia)

jeudi 27 juin 2002

X est à trouville. il me dit : je suis devant l'hôtel des roches-noires, on dirait que ça a été transformé en appartements. dans le téléphone j'entends le mugissement sourd de la mer et du vent. j'y colle mon oreille comme à un gros coquillage. je lui dis : oh s'il te plaît ramène moi un galet, un galet poli par le roulis les vagues rondes le sel la mort et puis la mer. enfin je ne le dis pas vraiment comme ça, mais presque, voilà. il dit que c'est trop tard, qu'il est déjà retourné dans la ville. je ne comprends pas. je lui dis : la ville elle est partout, on la retrouve partout, tout à travers le monde. la mer peut être elle n'existe qu'à trouville. le petit enfant aux yeux gris le sait, lui qui regrette les jours quand il y avait de la tempête, des vagues fortes, de la pluie. il le sait parce qu'alors seulement la mer était la mer, une seule grande vague immense comme à l'intérieur de lui qui vient et qui lave tout, le désir, la tristesse, une seule grande vague et puis le vent, l'écume, les petits moutons blancs à la crête des vagues, les petits moutons blancs petits tout petits minuscules infinis et qui nous survivront. X est à trouville et depuis la place de l'odéon à paris j'y suis aussi. je remonte mes cheveux pour les protéger du sel et de la mer. je lui dis : je crois que j'aurai fini l'été 80 avant que tu ne reviennes.

 

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