breathing under water...

(le journal d'ophélia)

dimanche 26 mai 2002

j'ai pris le train très vite, sur un coup de tête, sans manteau, sans valise. à l'entrée des jardins rue guynemer hélène abandonnée par son chéri était triste et défaite et puis à la sortie côté saint-michel elle était décidée à partir avec moi alors on a couru tout le long du boulevard on a ri comme des folles on imitait marylin monroe dans les hommes préférent les blondes (vu la veille à l'action écoles), on a dit du mal de tout le monde, on a remis du rouge à lèvres et puis on a sabré au champagne nos plus belles années et nos plus belles ruptures, dans le train mes cheveux défaits ma jupe fendue un type a changé de place pour pouvoir voir mes jambes je pensais tout le temps : je n'appartiens pas à ce journal et je n'appartiens pas à ceux qui le lisent, si j'arrêtais demain tout à l'heure ou jamais ce serait mon problème, le train filait très vite je me sentais très libre je pensais à toute cette vie aujourd'hui et puis celle à venir ces histoires fabuleuses et comme j'en tiendrai toujours toutes les cartes bien en main, hélène très sérieuse et puis ses grands yeux bleus encore emplis de larmes riait et claironnait : exit le sale type, il va falloir comme qui dirait entériner une procédure de remplacement ! plus loin, quittant paris, les grands prés de blé vert, l'orage et puis la pluie, j'ai ouvert la fenêtre j'aimais le goût de l'eau, la vague douce des forêts, le long chant des wagons sur les chemins de fer.

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