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(un journal online)

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lundi 5 novembre 2001

la terrible la tragique la merveilleuse histoire

traversé tout paris avec des valises pleines de morceaux de potiron. et de persil frais (c'est pour la soupe). bastille j'oublie de descendre, le jeune homme assis à côté de moi et qui lit un polar anglais porte un parfum à le suivre jusqu'au bout du monde. des portes qui s'ouvrent et se referment, égoïste, égoïste. tout à l'heure, de l'autre côté du quai noir de la gare, il y avait un garçon brun avec des valises orange qui criait mon prénom. je ne distinguais pas son visage dans l'obscurité, je hochais la tête bêtement, cherchant à toute vitesse au fin fond de ma mémoire qui cela pouvait bien être. je m'en suis rappelée au bout de trente minutes de trajet, trente minutes où il me parlait de sa copine polonaise, son papa italien, son travail au tchad. bastille j'oublie de descendre, je relis la maladie de la mort, je redis ma maladie de la mort, je.

it's all oh so quiet, oh so still... fièvre folle, je suis malade, malade tout le temps, j'avance dans la vie avec cette impression de perpétuel effacement, hier après-midi je suis retournée voir luchini, je me suis dit, c'est drôle comme j'ai changé, comme l'an dernier je comprenais tellement ça, ce moment où il faut toujours tout quitter pour aller voir ailleurs, à detroit céline quitte mollie qui pourtant l'aime comme un enfant, il part, il est en perpétuel mouvement, il a toujours l'impression que partout ailleurs quelque chose l'attend. oui, c'est drôle comme j'ai changé, comme je n'entre plus dans ce texte comme ça, comme je ne le sens plus comme une part de moi : soyons fous, ce qui m'attendait, je l'ai peut être tout simplement trouvé.

fatiguée, je fais des gâteaux en chaussettes rouges, je laisse les choses aller (cette vie parfaite où je ne fais que ce qu'il me plaît), ces nuits blanches à rêver les yeux ouverts, dans les draps étals, la fleur aux mille pétales, je vais comme un navire dans la nuit la plus noire, la terrible, la tragique, la merveilleuse histoire.

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