breathing under water...

... living under glass

(un journal online)

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mardi 6 novembre 2001

when it all comes down to nothing...

je suis folle. je suis allongée dans l'eau, les cheveux flottants comme des algues marines. je suis folle. je sèche tous les cours avec la plus grande désinvolture. j'écris à des gens que je ne connais pas avec le plus grand naturel. je parle toute seule, je sens mon corps comme pris au monde, dans sa pesanteur de chair et d'os, terriblement présent. ce corps que je lui ai donné et lui donnerai encore, comme le reste, la folie, les mots, la mort, le moi douloureux et serein à la fois.

je suis folle. c'est un titre à porter pour jouir de liberté.

dans le bain je lis le navire night, césarée cesarea, les mains négatives, aurélia steiner, aurélia steiner, aurélia steiner. je lis tout, d'une traite, à voix haute. l'eau est froide. les mots claquent. fouettent. saignent. l'eau devient rouge. le bruit incessant de la mer. j'ai fait du café. je ne bois pas de café. je m'ennuie, lui dis-je, tu ne peux pas savoir comme je m'ennuie. les yeux collés à ce petit morceau de potiron qui surnage péniblement. je le ramène au fond avec la cuillère, impitoyable. quand il n'est pas là. je m'ennuie quand il n'est pas là, et il n'est jamais là. L aux yeux fatigués, je lui sers de l'eau fraîche d'une carafe de cristal. on en viendra toujours à ça à un moment ou à un autre : le langage même est vain. je revois la route, de staël. sans issue non plus. c'est la fin ? non. restent ses mains. reste la liberté pure, quand rien n'a d'importance, que tout est perdu d'avance. restent ses mains infiniment blanches, le bouillonnement soudain d'un corps qui ne crie que pour ça : qu'on le caresse, bordel.

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