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(un journal online)

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mardi 16 octobre 2001

au coeur de la nuit

la nuit a été longue, et belle, et douce, et toute entière tournée vers lui, à la lumière lunaire des amours à venir.

la nuit a été longue, à battre le sommeil en brèche et les jaloux en duel. à retenir son souffle quand sous les yeux effarés du monde aveugle il n'y a plus que ça, le blanc de la nuit qu'il me laisse partager, le rouge de la vie brûlant de s'embras(s)er.

 

ce matin, au réveil, avec trois heures de sommeil dans le sang je ne faisais plus la fière. qu'importe. oeufs à la coque et thé anglais. après de longues hésitations quant à savoir s'il serait plus sérieux d'aller à la fac (mon dieu) chercher nos emplois du temps ou faire quelques courses de rentrée, cécile et moi pallions aux deux en allant faire du shopping dans le quartier. j'achète des livres. lowry, matzneff, kafka, faulkner, duras et vivant denon. il y en a pour tous les moments, tous les moments de la journée et de la nuit. ah non, la nuit c'est lui. je choisis un pull à carreaux rouge-bordeaux et elle me dit, on dirait un arlequin. zut, me voilà bien. le soir au cinéma du même nom pour voir metropolis, de fritz lang. c'est terrible. terrible oui mais j'ai du mal à me concentrer. tout à l'heure sur le bord des fontaines de la place saint sulpice, ils parlaient du programme de khâgne, des lettres de madame de sévigné au programme de khâgne cette année, et moi j'étais folle, j'étais seule dans la foule le regard perdu au vague à l'âme, dans l'attente d'un amour à venir. alors inutile de dire que je m'en fichais, du programme de khâgne. des bouquins tout juste bons à caler les portes pour qu'il rentre en coup de vent et qu'on n'en parle plus. donc ? je dis à L, on passe de plus en plus de temps dans ce quartier, c'est tuant. au moment où je dis ça, je suis rue princesse avec la nuit et une folle envie de rester vivre là toute ma vie. H me prend le bras, elle me regarde très sérieusement, mes yeux rougis mon teint trop blanc et ces rubans que je laisse aller au vent, et elle me dit, toi, ne réponds rien ne parle pas, tu es amoureuse. sourire. et je m'entends répondre, on dira ça comme ça, tout ce que je sais c'est que je vais encore finir dans de beaux draps.

ça la fait rire. c'est déjà ça. moi ça me tue et je crois bien que ça n'est qu'un début. 

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