breathing under water...
... living under glass

(un journal online)

 

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06-09-01

i get a little warm in my heart when i think of winter...

au petit matin dans la rue pour aller chercher des croissants. je retrouve paris à l'aube, l'haleine blanche des bouches de métro. il fait doux. la nuit reste encore allongée sur les trottoirs. j'ai les doigts noirs d'encre d'imprimerie.

hier soir dans un lit étranger. je lisais des critiques de cinéma en me disant que je n'y connaissais vraiment rien. que je ne connais pas grand chose à quoi que ce soit d'ailleurs. et alors ? alors voilà, ça ne m'empêche pas d'aller dans la vie avec mon petit coin de sourire. na.

c'est terrible, ça, de passer la nuit chez des gens qui n'ont pas d'ordinateur.

 

le midi avec L. la promiscuité de la pâtisserie viennoise autorise tous les excès. les gens ont de ces vies... (rire). tout à l'heure en l'attendant devant mon ancien lycée de prépa (B qui se jette vers moi affolé par mes cernes de tant de nuits blanches, concerné) (B qui avait été le seul à comprendre à l'époque où je séchais les cours, que j'étais une fois encore tombée dans les filets camusiens de l'absurde, et comme je m'en mourais de l'intérieur) (extra-ordinaire petit B) - bref, tout à l'heure en l'attendant, me dire que je suis (enfin) passée à autre chose. quoi ? je n'en sais rien. mais autre chose, et comme on y est bien...

décidément je serai toujours à l'envers de la mode. je vais dans paris pâle comme la lune avec un parapluie que je n'ouvre surtout pas quand il pleut, et des bouquins de Breton dans les bras sur le matérialisme dialectique... ombre parmi les ombres dans le métro... il y a ces jeunes branchouillards qui portent le col de leur chemise blanche relevé comme des dandys, un enquiquineur de l'OFUP à qui je réponds en anglais, une femme qui doit être en train de chanter à tue-tête dans sa voiture - on n'entend rien de l'extérieur, on ne voit que sa bouche déformée et sa tête qui oscille...

...

quand j'habitais aux états-unis, je faisais toujours tout un tas de bêtises sous le prétexte éminent que j'étais étrangère. c'était bête. j'avais besoin de m'octroyer un statut différent pour me sentir à l'aise. besoin de me sentir en décalage. j'imagine que c'est toujours la même chose. j'allais en prépa avec l'allure d'une universitaire, je vais à la fac avec les habitudes d'une khâgneuse. je vis en france avec le constant recul (un peu orgueilleux d'ailleurs, assumons, assumons) de celle qui a connu autre chose. mademoiselle ophélia se trouverait-elle banale au point d'avoir à trouver des raisons d'être ne serait-ce qu'un tout petit peu différente... ?

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