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06-09-01, bis

fragments d'un moment amoureux

paris sous la pluie. elle va elle vient avec un teint de lune et un parapluie qu'elle n'ouvre surtout pas... quand elle est sortie à la station de métro odéon hier elle a cru qu'elle allait pleurer, elle a revu tous les moments (splendides) où après avoir été dîner ou se promener ou disserter sur freud sur le ponts des arts elle revenait avec lui, sa main dans la sienne, en coupant dans les rues sombres jusqu'à la station odéon... il descendait avec elle, jusqu'à ce recoin de mur, il descendait avec elle dans la foule du soir, il tenait sa main il ne la lâchait qu'au dernier moment... elle avait horreur de le laisser partir, horreur de ce moment où sa main venait à manquer, continuité brisée... alors après elle s'en allait très vite, elle marchait dans le long long long couloir de la ligne 10 en faisant claquer ses talons rouges pour étouffer son absence.

(son absence silencieuse, douce et sereine. une déflagration terrible à l'intérieur.)

elle pense, il va falloir du temps pour apprivoiser l'absence. l'apprivoiser avec des mots. même s'il n'est pas "absent", même s'il ne sera jamais "absent". partout où elle va, il va avec elle. dans tout ce qu'elle fait, chacun de ses pas, il y a une part de lui. la nuit elle ferme les yeux et elle se dit que lorsqu'elle va les rouvrir, il sera là. alors elle ne les rouvre surtout pas, elle cherche mille excuses pour ne surtout pas les rouvrir, parce qu'elle y croit tellement fort, elle veut y croire tellement fort... la folle...

oui il faudra du temps pour réapprendre les mots. le langage du lointain, du lointain qui m'est proche. le langage de toi. le langage de tes mains de tes yeux de ta bouche. le langage des mots qui se serrent et se serrent encore à n'en plus jamais se défaire, dans la phrase, dans le texte, le blanc de la page amoureuse...

...

et puis il y a ce moment où il va revenir. où elle va se réveiller un matin en se disant, tiens c'est aujourd'hui qu'il revient. alors elle va descendre l'escalier tout doucement. elle va ouvrir la porte à petits gestes précis. elle va marcher vers lui, et tout ce qui s'était endormi en son absence va soudainement reprendre du sens. il dira ce qu'il voudra, ce jour-là il sera bel et bien son prince charmant, venant de son avion blanc la tirer d'un sommeil de cent ans...

(almost)

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