l'immédiate

journal d'O.

mardi 31 décembre 2002

la salle de bain est envahie de filles qui se remaquillent, des filles qui sont toutes venues en voiture, avec leur petit ami de longue date, qui rient en groupe et du même rire entendu aux mêmes vieilles histoires de lycée ou encore de prépa, l'amitié il paraît se forge vraiment dans ces années-là. je souris merveilleusement et je fuis. dehors la nuit est froide et embaume l'herbe fraîche. je me sens étrangement très jeune, très heureuse et très libre. j'enfile une robe noire et très cintrée. je m'assois à côté de M parce que je sais qu'il ne laissera jamais mon verre vide. T est triste et je reçois sa tristesse dans le creux de mon épaule. il y a une fille à la moue dédaigneuse, très élégante, qui fait les yeux doux à JL et JL reste tout le temps près de moi. je pense à vous, je pense à mon jeune homme aux cheveux noirs, je ne sais plus quoi penser, je me coule dans les bras de JL, je danse les yeux fermés. la nuit est douce et m'enveloppe tout entière. on ne dira jamais assez la volupté infinie de ce corps de femme, ce corps de longue liane souple dépassé par sa propre chaleur, ses propres mouvements. voguant toujours dans la musique ou le sillage de JL cette fille à la moue dédaigneuse et qui ne parle à personne elle m'insupporte d'abord et puis je la regarde, elle semble toujours fuir les autres pour la seule compagnie de son frère ou de quelques garçons, avec eux seulement elle rit et les fait rire et alors toutes les filles la détestent sans doute, d'être là devant elles dans le regard des autres, de donner l'impression de si bien maîtriser et ses yeux et son corps, je la regarde et je souris, elle s'en va très seule enivrée par son corps, immédiate, sans limites, et je ne peux qu'être attendrie de sa froideur hautaine puisque je sais que nous sommes du même bord.

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