l'immédiate
journal d'O. |
samedi 2 novembre 2002 un type me demande si je veux prendre un verre de sky, je ne comprends même pas de quoi il parle, je le regarde sans le voir. milieu de nuit, un foulard rouge et une jupe noire, je peux danser comme ça jusqu'au petit jour, plus encore, je peux tout abandonner de joie et de tristesse dans la fumée des autres, la musique, l'alcool. c'est facile. je ferme les yeux, je m'allonge sur les canapés, je dis à C : je déteste cet endroit. je dis aussi : ça me fascine. je regarde les filles, t-shirts faussement froissés, cheveux remontés par des petites barrettes, les yeux très maquillés, rarement la bouche. lumières d'aquarium. pari tenu : dans la foule absolue je ne me fais pêcher que par les plus de trente ans. C me dit : tu es impossible. je dis : viens, on s'en va, je m'ennuie. j'enfile mon pull, dehors il pleut doucement, la ville clignote le long des routes. je descends de voiture pour acheter des croissants. il fait nuit noire encore. on mange et on rit dans la lumière des phares. la pluie seule et nos rires résonnent dans le silence. où êtes vous, vous êtes partout, je pense à vous. |
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