l'immédiate
journal d'O. |
dimanche 13 octobre 2002 la vie me fatigue, et le manque de vous. j'écoute lou reed, je navigue dans des robes noires et des pulls rouges. cela n'a aucune espèce d'importance. cet été je lisais michel leiris et je buvais du gin tout le temps. je dormais peu, je vous cherchais partout, et puis un apaisement. ce sont des choses qui sont là à un moment et qui passent rapidement et les écrire ne me les rendra jamais plus réelles, moins fugaces. de cet été, de ces nuits mi-closes et puis striées au matin par la lumière impossible des persiennes, j'ai gardé un sentiment de fièvre et de ferveur. les années s'empilant j'oublierai comme le reste, de ces moments de coeur battant au sommet des collines et toute entière absorbée dans l'amour de vous et la lumière je garderai : un sentiment diffus de fièvre et de ferveur. j'écrirai là-dessus comme sur une époque formidable, l'été de mes vingt-et-un ans, et dans l'écriture l'été prendra une couleur qu'il n'a jamais vraiment eu, un rouge plus vif, une lumière moins violente aux yeux. tout doucement l'écriture et le souvenir effaceront les contours. tout doucement j'en viendrai à regretter cet âge que pourtant je n'ai jamais vraiment su vivre. |
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