l'immédiate

journal d'O.

vendredi 25 octobre 2002

il a plu sans discontinuer et c'était merveilleux, merveilleux parce que assise dans un café avec X et puis après marchant sur les trottoirs glacés j'étais bien, j'étais douce, je riais et puis me réjouissais de lui, ses yeux verts de renard qui m'ont pourtant bien fait pleurer. je pensais : d'un Paris qui lui ressemblait trop j'avais fui à Montréal, en secret, à Montréal tout était doux encore, et la neige et l'amitié et les bains chauds du soir, alors je glissais vers New York dans une folie toute battue de tristesse, un soir dans les lumières de Times Square j'errais dans la foule aveugle et pleurais longuement et tout était fini. les lumières de la rue faisaient de la nuit un cirque de plein jour. l'ombre de l'Empire State Building édentait toute la ville. je rentrais en taxi. le lendemain matin dans les magnolias blancs de Central Park je goûtais le printemps. j'écrivais. je me disais : rien n'a de sens et je m'en fous. les lumières les télés folles les gens qui parlent fort et puis qui crient leurs dieux, ils ne me touchent pas. l'absurdité des choses le spectacle constant la lumière trop crue des rues et puis des magasins, ça ne m'affecte plus. l'amour fou ça n'est pas une histoire unique et sans pareille avec un homme ou une femme, l'amour fou c'est toute une succession de moments de corps de musiques de couleurs, la vie comme une perpétuelle chanson de guetteur.

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