l'immédiate

journal d'O.

dimanche 4 août 2002

j'aime la grande figure sèche, barrée de lunettes épaisses, d'arthur miller quand il tient, toujours maladroitement, comme s'il craignait de le toucher vraiment, l'impossible corps de marilyn monroe. un corps qui brûle. trop présent. emporté en avant par son propre mouvement, le dépassement. marilyn, c'est fou, c'est la beauté du désespoir, comme il y a une ironie du désespoir, un dernier éclat, terrifiant, avant l'effacement. je comprends que miller ait pu dire une chose aussi terrible que cela : quand on est avec elle, on a envie de mourir. je n'aime pas trop miller dans sa relation avec marilyn parce que, comme beaucoup de ces gens qui réfléchissent et se disent artistes, ils ont l'intelligence de comprendre la perversité des mythes et des représentations du monde, et la bêtise de croire que celle-ci ne se rapporte pas à eux. ce fut miller qui, par jalousie sur son bel objet, éloigna marilyn de milton greene, et milton greene qui pourtant prit les plus belles photos de la jeune femme triste, la joueuse, l'infinie enfant au coeur défait.

quand on est avec elle, on a envie de mourir. je voudrais -pourtant- que cela soit une déclaration d'amour. la plus belle.

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