l'immédiate

journal d'O.

lundi 5 août 2002

lettre à B :

une nouvelle fois est revenu ce moment de la nuit (noire) où je n'en peux plus de vous. vous êtes loin. vous existez à peine. qui êtes vous ? vous êtes partout. vous ne me laissez jamais en paix. je ne veux pas que vous existiez, parce que je ne sais que trop bien que vous ne serez jamais à moi. je ne veux pas que vous existiez, parce que vous ne m'aimerez jamais assez, parce que je ne vous aimerai jamais qu'entre les deux interstices des lignes droites, serrées, d'un clavier ou d'un cahier violet. et pourtant j'aurai vécu là comme nulle part. l'égypte et les pays perdus, les maisons blanches toutes bordées d'agaves bleus. oui pourtant j'aurai ouvert là toutes les brèches du désir. pour vous le soir d'un rêve je n'aurai plus eu de secrets. personne n'aurait jamais eu le droit d'en rien dire, tant la nuit était pure et tant je me voulais à vous. vous seul savez cela. le soir dans la pluie folle, j'entrais dans vos bras comme on entre dans la mer.

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