mardi 16 avril 2002
l'air très doux, très épais, chaud et doré comme du miel. je fais couler l'eau du bain. je prépare le thé. je me promène pieds-nus dans la maison. j'écoute une vieille chanson de françoise hardy qui me fait mourir de rire. l'air est très doux, vraiment, j'ai peine à croire qu'il y a trois semaines encore j'allais dans la rue à pas feutrés dans la neige épaisse de l'hiver. le midi quand elle rentre déjeuner elle me raconte des histoires incroyables, ça nous fait rire aux éclats. nous mangeons de la purée de pommes de terre maison et puis nous buvons du vin (rouge). plus tard dans l'après-midi je lis, j'écris encore et puis je sors dans la rue goûter au soleil. j'aime l'air très doux et très épais sur la peau. mes épaules et mes jambes nues. les cheveux remontés avec une grosse barrette, très lourds sur la nuque. je sors dans la rue je me laisse porter par le flot. j'achète du shampooing dans une bouteille très jolie. je goûte le vent. je porte des sacs en papier rouge où s'entrechoquent les bouteilles et puis aussi un gros paquet carré rempli de pâtisseries qui se balance au bout d'un ruban. l'air est très doux, vraiment. je le sens qui glisse contre moi quand j'avance dans la rue ravivée, infiniment. j'ai dans la tête un vers d'aragon que chante léo ferré : et j'ai flambé comme un genièvre à la noël entre tes doigts. c'est une journée comme tant d'autres, bien sûr, et en même temps ça ne l'est pas.
ce matin au réveil, ce parfum sur ma peau qui ne m'appartenait pas.
avant - journal - blog - écrire - après