samedi 27 avril 2002
j'ai envie de revoir la mer, et la nuit, et paris. donner mes poignets à un garçon pour qu'il les serre, et qu'il m'emmène au bord du monde, tout doucement, dans l'absolue nécessité de l'ivresse du moment. il n'y a rien d'autre que ça. désordonnée et brûlante je m'en vais dans la nuit, goûter la pluie, la musique, cette voix folle de femme sous les arcanes lointaines, à un moment E me prend dans ses bras et me dit : tu n'es pas là, et tu es si présente. c'est comme si le monde tout doucement sans cesse se faisait et se défaisait. je dors je rêve un peu j'écris, c'est pareil. je vis de loin en loin, par bouffées. je pars demain, c'est terrible ça, je pars demain et puis je n'y crois pas. j'ai envie de revoir la mer, et la nuit, et paris. quand il prend mes poignets entre ses mains il dit qu'ils sont fins et faciles, qu'on a envie de les tordre comme des linges, ou la tête d'un oiseau.