l'immédiate
journal d'O. |
jeudi 18 juillet 2002 le matin la fièvre revient comme une vague, je rêve, je pleure, et puis je m'évanouis. le midi je décide que je ne veux plus écrire, que je ne peux pas écrire, que c'est dérisoire insupportable impossible que ça ne m'empêchera ni d'être triste toujours ni de mourir un jour. l'après-midi je regarde Rouge, je lis Kundera, je décide que je vais bientôt tomber amoureuse et puis je noie ma fièvre dans des bains très froids. le soir j'achète un billet de train pour partir demain j'allume toutes les lumières de la maison, et les lanternes, et les bougies, j'écoute les disques de mon père, je porte un pull à lui. à minuit je crois bien que j'ai faim, je m'en vais tout au fond de mon jardin avec un vieux jean un foulard des chaussures à talons à quatre pattes par terre en train de cueillir du persil et du basilic à la lumière d'une lampe électrique. |
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