breathing under water...

(le journal d'ophélia)

dimanche 16 juin 2002

deux heures de sommeil, et déjà le soleil. je déjeune dehors en écoutant la radio. il y a du thé et des croissants, une petite nappe à carreaux, le chat s'est couché en travers sous ma chaise et donne de grands coups de pattes vers mes pieds nus. maman se lève les yeux tout petits, elle dit : il fait si beau, si on allait à la mer ? je dis : quelle journée incroyable, mais je préfère l'hiver. je marche tout le long des rosiers. je mets une robe rouge pour aller voter. je me sens libre et heureuse d'un rien, le silence, la rosée. je lis deleuze, je pense au territoire que se crée chaque animal, comme l'écrivain crée le sien. le territoire intime, intense, terrible. je pense à duras, le somptueux passage de la maison dans la vie matérielle. l'appartenance. le coeur. l'endroit où l'on grandit, ou que l'on s'approprie. les espaces blancs du rêve ou du souvenir, la vie. ma maison, mon journal, mon langage, c'est pareil. le même domaine du corps, le même coeur du monde. ce sont des pays infinis où l'on n'entre que par amour.

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