breathing under water...

(le journal d'ophélia)

dimanche 9 juin 2002

le cahier violet, obscène, tentant comme le diable. le jour je le cache sous mon lit. la nuit il m'y rejoint. les nuits d'amour et d'attente, c'est pareil, et qu'importe le bout quand la route est si belle. mes rêves sont fous et préfigurent seuls le futur. mes rêves m'emmènent loin très loin quelques fois je ne distingue plus le réel du lointain. c'est un peu comme si n'était vrai que ce qui me plaît. c'est un peu comme si n'était vrai que ce qui se formulait, dans l'image ou le langage, un désir fou de vivre des heures sublimes. le temps file comme du miel, et l'incroyable volupté. je ne sais plus ce que cela fait d'appartenir à quelqu'un, je ne me souviens plus de rien. dans la maison de mon enfance j'ai laissé les lumières de noël au dessus de ma fenêtre, et les bougies, et les parfums, pour qu'il sache, pour qu'il se sente attendu, comme guidé dans le rêve et la nuit, au lointain, les mains multiples du lierre les lilas les roses trémières, dans la maison de mon enfance le chat couché sur les coussins le tictac régulier de l'horloge, il y a du vin des coupes la nuit souple et sereine et l'on n'attend que toi.

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