breathing under water...

(le journal d'ophélia)

vendredi 17 mai 2002

P, il a ce désir évident de mes vingt-et-un ans, et ça me fait rire aux éclats. quand il vient vers moi il me parle avec de grands mots, de beaux mots délicieux, des mots qui miroitent dans ses yeux quand il vient vers moi encore il ne peut pas empêcher ça il vient vers moi jusqu'à toucher la peau de mon bras. P, il a ce désir évident de faire de moi sa femme-enfant. des femmes et des enfants, il en a déjà, il dit : je suis un papa du mercredi. il a un poste important, un appartement dans le sixième arrondissement, il sent le parfum de luxe, il dîne au restaurant. il a le double de mon âge. il ne ressemble pas du tout à mon père. quand je lui dis mon âge il rit et puis il dit : et bien vous, vous n'êtes pas en retard sur la vie. P, il a ce désir évident de mon corps, depuis le premier instant, ok j'avoue : ça m'amuse tellement. il me dit que j'ai l'air épanouie. je lui dis que je suis libre, c'est différent, que je suis libre et rien d'autre, que je serai libre toujours, que je mourrai de ça, un trop-plein de liberté ou bien d'amour, le désir refluant dans les veines comme une vague immense, l'intolérable, l'insondable jouissance.

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