breathing under water...

(le journal d'ophélia)

dimanche 19 mai 2002

tout à l'heure au moment de prendre le café, j'ai posé la tête sur la poitrine de ma mère, mes mains jetées en travers de son cou, c'était la fin de la soirée, la nuit très noire derrière les rideaux blancs, mon père versait de la williamine morand dans de petits verres que je vidais d'un coup, exactement, j'avais la tête posée sur la poitrine de ma mère comme une enfant, je sentais son coeur battre dans mon oreille et puis ses mains très douces dans mes cheveux, ses mains aux doigts très fins et lourdement bagués, je sentais son coeur battre la douceur de son pull sa poitrine accueillante cette façon folle qu'elle a de me protéger quand je suis malade, triste ou simplement caline, en refermant ses mains, en touchant mes cheveux, je sentais son coeur battre et je fermais les yeux très fort je pensais qu'un jour elle ne serait plus là qu'il faudrait vivre sans elle sans mon père ma famille, j'ai pensé - je ne le pourrais pas.

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