et puis dressée au bord du gouffre...
la maison folle où je t'attends

15.2.07

l'alliée et l'ennemie, c'est l'image

4 émissions sur les Mythologies de Barthes dans la Fabrique de l'histoire, à écouter d'urgence (surtout le #3, avec une interrogation sur la représentation des usages d'internet)
à écouter aussi le vin et le lait, le bifteck et les frites sur Incipit (journal audio de lectures à voix haute)
à lire : un extrait de La nouvelle Citroën sur le Désordre

car, comment ne pas penser Saint Roland Barthes priez pour nous ! en lisant Elle (chez le dentiste) ?

des pin-ups, des bimbos, des généalogies quasi shakespeariennes pour des soap opéras de trafic d'influence, cette supposée couche de vernis critique qui ne cache que si mal sa propre bêtise (il faut tout acheter, tout avoir, tout être, être l'image à la place de l'image)... cet intolérable orientalisme (la femme non-occidentale est "belle", ça devrait lui suffire)... et ça crache contre Royal (c'est à la mode), ça badine avec Bayrou (c'est à la mode aussi), ça se tait consciencieusement sur Sark... (je refuse de prononcer son nom en entier), ça se cache le minois poudré sous des reportages sur les petites travailleuses chinoises, mais n’oubliez pas le dernier slim façon suédoise ou la petite robe Balanciagga, pour les fêtes

tant de bêtise est addictif
on se rêve icône glam-rock devant la glace de la salle de bain (plus Dita von Teese que Mischa Barton, of course)

moi je comprends rien, je suis restée coincée à une époque où l'image de référence en matière de "beauté officielle" s’appelait Cindy, Claudia, Elle ou Naomi – c’était leur boulot, point barre – maintenant cette rafale de petites pestes, filles à papa beurrées aux UV, et qui traînent dans des séries télé, des films aux intrigues ahurissantes (il y a deux bonnes femmes qui échangent leurs maisons de campagne, une autre tue des zombies, voilà)

et lisant les pages cuisine... oh tout cela a déjà été dit (mais le texte reste introuvable en ligne, j'y remédierai)

ce qui m'amuse follement, c'est la teneur fin de siècle des photos (de mode comme de cuisine, même lieu clos de la femme), des photos huysmansiennes, décadentes au possible, eros/thanatos j'en passe et des meilleures, genre chlorotiques au bord de la crise de nerfs dans des décors d’orchidées sauvages et fausse fourrure, cela en revanche n’est pas pour me déplaire (mais je suis perverse sur ce point : j’aime ce qui se déchiquète).
:: mis en ligne par O., 17:18