et puis dressée au bord du gouffre...
la maison folle où je t'attends

14.6.07

K me signale une poignée de liens vers des films de Chris Marker que l'on peut regarder sur Dailymotion tels que :

Les statues meurent aussi
, avec la voix de Jean Négroni : "l'art nègre : parce qu'elles sont écrites dans le bois, nous prenons leurs pensées pour des statues, et nous trouvons du pittoresque là où un membre de la communauté noire voit le visage d'une culture."

La Jetée
évidemment, incroyable photomontage tendu en avant vers un clignement de paupière (et comment oublier le beau bar éponyme du Golden Gai ?)

de l'Afrique au Japon en visée sensible et poétique il faut voir Sans soleil pour un voyage aux "deux pôles extrêmes de la survie" : la version anglaise lue par Alexandra Stewart est sur youtube, je n'ai pas réussi à trouver la version française qui permettrait d'apprécier toute la couleur des lettres (fictives) de ce soi-disant Sandor Krasna mais qu'importe, de toute façon, comme chez Tarkovski, c'est l'image qui fait sens.

à voir aussi : l'hommage de Chris Marker à Andrei Tarkovski.
et puis, terrible tellement :
La batalla de Chile
, de Patricio Guzman avec la collaboration de Chris Marker, une trilogie pour retracer l’histoire du gouvernement de Salvador Allende, la marche vers le coup d’état et la dictature du général Pinochet, pour montrer "les visages anonymes, les milliers de sympathisants et militants engagés dans la tourmente politique".

ça devrait suffire pour ce soir.
:: mis en ligne par O., 15:41 | link |

13.6.07

Roberto Bolaño c'est bien simple, c'est l'amour fou.

ça a commencé par hasard dans le sous-sol de Vent d'Ouest. j'étais en train de lire le splendide récit de voyage en Patagonie de Bruce Chatwin, je pensais au Monde du bout du monde de Sepulveda dont M. m'avait parlé, un truc impeccable pour nourrir mes images de failles sismiques et de baleiniers japonais, à côté de moi le beau brun de service lorgnait sur ce truc assez étonnant intitulé L'anthologie de la littérature nazie en Amérique d'un certain Bolaño, et puis finalement du même Bolaño il a choisi Le gaucho insupportable.

(c'est parce que Bolaño est chilien m'a dit Leo tout à l'heure au sujet du Gaucho, les Chiliens détestent les Argentins.)

bon. j'ai lu Le gaucho insupportable. et j'ai couru chercher Etoile distante. et Nocturne du Chili. et maintenant Les détectives sauvages. et je ne veux plus jamais dormir, et je veux que Bourgois se dépêche de sortir 2666 dans l'une de ces si belles collections où il a eu le bon goût d'éditer et traduire Bolaño.

alors, pour suivre la trace des Détectives Sauvages :
un extrait en ligne sur le site de l'éditeur (ah et quelle couverture ! les Billy Boys m'ont toujours suivie partout)
une très (très !) bonne lecture/critique sur le non moins très bon blog Book Marteens.
une lecture sur le blog biblioteca del babel, en miroir des (excellents) articles sur Bolaño de Tabula Rasa...
à voir aussi : les archives du Monde Diplomatique sur le Chili

il faut dire : j'ai aimé le Chili avant même de le savoir, petite, en écoutant les disques du camarade Francisco de MIR, parce que le 11 septembre n'a jamais célébré que la brutale mise au jour médiatique de la crise orient/occident, parce que d'un pays inconnu pourtant on gardait trace dans ma famille, il le dit encore et sans ambages mon père il dit il y avait cette édition du Monde au lendemain du 11 septembre 2001 qui nous voulait "tous américains" mais cela faisait longtemps, très longtemps et pourtant dans l'indifférence et l'oubli que l'on avait été, véritablement, tous chiliens.

alors sans surprise je voudrais voir L'ambassade de Chris Marker :
"Un film super 8-trouvé dans une ambassade montre des réfugiés politiques qui organisent leur vie en transit dans ce territoire d'asile après un coup d'état militaire. Le commentaire parle de notes prises au jour le jour. Toute ressemblance avec des personnages et des faits réels serait évidemment pure coïncidence ! "
:: mis en ligne par O., 18:27 | link |