et puis dressée au bord du gouffre...
la maison folle où je t'attends

31.1.07

elle (Eugenia Parilla) très fine, pur-sang, joliment maniérée comme un très jeune cheval, et toujours sur le point de l'emmener, lui (Chicho Frumboli) imprévisible, imperturbable, envoûtant.

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« J'aime le nom de décadence tout miroitant de pourpre & d'or. » (Verlaine)

tout y est : la femme naturellement perverse, l'esthétique fin de siècle, l'ambiguité des préférences sexuelles (très distrayant de la part d'un "inverti" déclaré), et toujours ce miroir dangereux du rêve de la peinture, avec l'éternel délire post-preraphaélite sur la glauquissime noyée de service (hum, hello), il est amusant d'ailleurs de sentir comme l'homme mourant d'une image (Claudius) et la femme dangereuse (Lady Ethereld) de ce court texte de 1893 préparent l'arrivée de Sir Claudius Ethal, le peintre mortifère de Monsieur de Phocas (1901)... les noms même de la Lady et du peintre ne sont-ils pas à mourir de rire, sous la plume d'un étheromane invétéré auteur des très perturbants Contes d'un buveur d'éther... ?

à contempler donc, l'Ophelius, de Jean Lorrain sur la petite bibliothèque hétéroclite de miscellanées.

et aussi, fastoche, sur le même site, les Similitudes de Huysmans, pour remettre en marche la très embaumée machine contre-nature (cette obsession de la frangipane...!) de ce cher Des Esseintes...

(pour ceux qui débarquent : un petit florilège décadent.)

mes préférences me perdront.
:: mis en ligne par O., 00:22 | link |

26.1.07

absolument éberluée par les vidéos des stars like fleas des concerts à emporter de la blogothèque...
merci manur !
:: mis en ligne par O., 00:47 | link |

22.1.07

bloc-note Segalen, 2

"Je t'ai dit avoir été heureux sous les Tropiques. C'est violemment vrai. Pendant deux ans en Polynésie, j'ai mal dormi de joie, j'ai eu des réveils à pleurer d'ivresse du jour qui montait. Les dieux du jouir savent seuls combien ce réveil est annonciateur du jour et révélateur du bonheur continu que ne dose pas le jour. J'ai senti de l'allégresse couler dans mes muscles ; j'ai découvert Nietzsche ; je tenais mon oeuvre ; j'étais libre, convalescent, frais et sensuellement assez bien entraîné. J'avais de petits départs, de petits déchirements, de grandes retrouvées fondantes. Toute l'île venait à moi comme une femme. Et j'avais précisément, de la femme, là-bas, des dons que les pays complets ne donnent plus."

Lettre de Segalen à Henry Manceron
(je n'ai pas la date exacte, je l'ai trouvée citée dans le bouquin de Claude Courtot, je crois qu'elle date de l'époque où Segalen vit en Chine mais whaouh, quelle splendeur !)

***

Paris, 11 décembre 1908

De l'exotisme comme une Esthétique du Divers.
Introduction : la notion d'exotisme. Le Divers.

Avant tout, déblayer le terrain. Jeter par-dessus bord tout ce que contient de mésusé et de rance ce mot d'exotisme. Le dépouiller de tous ses oripeaux : le palmier et le chameau ; casque de colonial ; peaux noires et soleil jaune ; et du même coup se débarrasser de tous ceux qui les employèrent avec une faconde niaise. Il ne s'agira donc ni des Bonneteau, ni des Ajalbert, ni des programmes d'agences Cook, ni des voyageurs pressés et verbeux... Mais par Hercule ! Quel nauséabond déblaiement !
Puis, dépouiller ensuite le mot d'exotisme de son acception seulement tropicale, seulement géographique. L'exotisme n'est pas seulement donné dans l'espace, mais également en fonction du temps.
Et en arriver très vite à définir, à poser la sensation d'Exotisme : qui n'est autre que la notion du différent ; la perception du Divers ; la connaissance que quelque chose n'est pas soi-même ; et le pouvoir d'exotisme, qui n'est que le pouvoir de concevoir l'autre.

Victor Segalen, Essai sur l'exotisme : une esthétique du divers (Fata Morgana, p.22-23)

voir aussi l'article Exotisme sur le DITL
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17.1.07

spéciale dédicace

"La FUITE (c'est là une raison personnelle pour écrire ce livre). Pourquoi ne puis-je tenir en place quand je suis resté au même endroit pendant un mois, pour devenir carrément insupportable au bout de deux? (Je suis, je dois l'admettre, un cas difficile)"

Bruce Chatwin, Anatomie de l'errance

voir un après-midi chez Chatwin
et Chatwin ou la pensée nomade
de JL Bitton (Lord Patchogue forever !) sur le très bon site Chroniques Nomades
:: mis en ligne par O., 00:07 | link |

16.1.07

dans la série "j'aime bien les types qui mettent les voiles" : bloc-notes Segalen

Equipée en ligne ici
Stèles ici et ici avec des fonctionnalités amusantes (on peut considérer la lemmatisation comme un truc amusant)
biographie et bibliographie

j'en profite pour signaler le projet dmoz : "L'Open Directory Project est le plus grand et le plus complet des répertoires du Web édités par des êtres humains. Il est développé et maintenu par une vaste communauté mondiale d'éditeurs bénévoles." ça a l'air tout à fait laid, mais je viens d'y trouver (complètement au hasard objectif) le genre de site que j'adore : D'orient et d'occident : "La communauté virtuelle des pèlerins d'Orient, des admirateurs de Novalis et de tous les amateurs de rêves, de poésie, d'aventures intérieures, de peuples oubliés et d'écrivains nomades."

je m'en vais donc m'orientaliser.
:: mis en ligne par O., 22:28 | link |